Ancienne verrerie du Chêne-Bidault
Commune du Plessis-Dorin (41)

Eglise du Plessis-Dorin :
Lustre en verre bleu cobalt offert par les verriers du Chêne-Bidault vers 1890.

Photo: Ginette Cébelieu

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L’activité des verriers du Plessis-Dorin et de Coudrecieux, pendant la seconde moitié du 18ème siècle, la première Révolution et peu après, a fait l’objet d’un roman de Daphné du Maurier , ouvrage toujours édité. Celle d’ouvriers verriers à l’aube du 20ème siècle a été racontée par Michel Chabot . Enfin, une évocation de la verrerie du Plessis-Dorin est rapportée par le biais de souvenirs familiaux, par l’un des derniers propriétaires, le comte de Fayet .

La verrerie située, sur la commune du Plessis-Dorin (41), est connue au fil du temps sous les noms de verrerie du Chesne-Bidault, du Plessis-Dorin, de Verrerie de Montmirail et enfin de Verreries de Montmirail et Verreries Générales de Normandie et du Nord réunies.

Existant probablement antérieurement au 16ème siècle, son ancienneté est rapportée par un acte de décès relatant la mort en 1586, d’un certain Jouanne, verrier italien [probablement un altariste], qui était trouvé mort assassiné dans un champ au Plessis-Dorin et enterré à Montmirail.

Appartenant à Monseigneur de Neuilly, elle fut exploitée par les de Brossard, de Gastel et les de la Bussière. Le domaine de Montmirail passa par héritage à des neveux qui, ayant eu le désir de relever la verrerie, sollicitèrent une autorisation pour la rétablir et obtinrent à cet effet le 18 Août 1762 un arrêt du conseil du Roi qui leur permit de choisir pour ouvriers des gentilshommes, des roturiers ou même des étrangers. Passant ensuite par achat et succession dans la famille Le Pesant de Boisguilbert, elle fut exploitée par Mathurin Busson, maître verrier de Coudrecieux et de Cherigny, de 1772 à 1780, puis par son fils Michel dit Busson-Challoir plus connu par ses exactions contre les anti-révolutionnaires que par ses activités verrières et qui tentera de façon infructueuse, de relever Rougemont.

Pendant la période révolutionnaire, elle est dirigée par Ursin Barbay, maître de verrerie, architecte et géomètre, connu pour ses sphères célestes en verre. A partir de 1805, la concurrence avec la verrerie de Rougemont ne fut pas sans créer quelque inquiétude de la part du directeur de l’époque, Pierre Damacène Mesteil.

Avec le début de la période industrielle, elle est dirigée par MM. Latouche & Vimont, puis de 1857 à 1864, par Auguste Ambroise Bourgeois, tous les trois grandes figures de bourgeois possesseurs de nombreuses verreries dans le Perche, l’Orne et la Normandie. De 1879 à 1891, elle est dirigée par Jules Emilien Edouard Durand, l’ancêtre des dirigeants actuels d’Arc International. Entre 1890 et 1952, la verrerie a été plusieurs fois arrêtée, surmontant les difficultés de 1936 et celles de 1939-45. Mais la reprise du travail fut perturbée par des incidents techniques et la fermeture définitive intervint le 10 août 1952.

On y a fabriqué des verres à boire, gobelets, verreries à usage scientifique et pharmaceutique comme à Coudrecieux et Rougemont qu’il est bien difficile de différencier, ainsi que des flacons à usage pharmaceutique et de parfumerie.